CIRDEL

Manifeste

Le manifeste du Cirdel

vendredi 26 mars 2004 par CIRDEL

Manifeste du CIRDEL : Centre d’initiative et de réflexion pour la défense des libertés

Constats

1. La loi Sécurité Quotidienne, la loi d’Orientation et de Programmation pour la justice, la loi Sécurité Intérieure, et le projet de Loi Perben, installent la France dans la logique d’un pouvoir autoritaire. Ces lois vont permettre de réprimer, spécialement, tous celles et ceux qui sont rejetés, exclus et marginalisés par le système. Ce n’est pas en visant, pêle-mêle, les jeunes, les mendiants, les sans domicile fixe, les gens du voyage, les prostitués, les habitants des banlieues, les militants syndicaux et associatifs qui mènent des actions revendicatives, que le gouvernement mettra fin à ce qu’il a convenu d’appeler l’insécurité.

2. Pour nous il s’agit tout d’abord de s’interroger sur le concept « d’insécurité » son histoire et la façon de la mesurer ( la police et la gendarmerie recensent seules les données !). Il ne s’agit pas de nier l’existence de la délinquance ou de la minimiser, mais de bien distinguer les phénomènes de leur utilisation idéologique, car la délinquance est multiple, elle n’est pas un fait en soi, mais le résultat d’un processus de réaction sociale. Elle s’inscrit tout d’abord dans la violence qui caractérise l’ensemble des rapports sociaux, elle est le fruit de la désintégration du tissu social que nous constatons depuis plusieurs dizaines d’années. Enfin, elle prend également la forme d’une délinquance financière et mafieuse avec ses véritables économies souterraines, aux conséquences particulièrement néfastes pour ceux qui en sont victimes, pour l’économie et pour les fondements de notre démocratie. Nous n’oublions pas non plus que « l’insécurité » est devenue une activité très lucrative ou des experts vendent des diagnostics et des solutions clefs en mains qui font qu’actuellement plus de 100000 personnes travaillent dans le privé pour assurer une mission essentielle de l’Etat.

3. Le gouvernement désigne des boucs émissaires (en renforçant l’arsenal répressif alors que tous les comportements répréhensibles peuvent être sanctionnés avec les textes existants) pour éviter de s’interroger sur les causes de la délinquance. Il parle de violence des jeunes alors que les premières victimes sont les jeunes eux-mêmes, il nous parle de tolérance zéro sur le modèle des Etats Unis, sans analyser d’autres expériences.

4. Lutter contre l’insécurité, c’est d’abord prévenir, éduquer, rétablir partout tous les services publics, reconstruire la vie sociale là où elle n’existe plus, rétablir les solidarités qui ont disparu, et c’est punir quand c’est nécessaire, Nous pensons qu’il faut favoriser la solidarité et la cohésion urbaine contre la relégation, car accepter un développement urbain avec des habitants et des quartiers qui se tournent le dos, c’est de fait accepter le développement de la violence et donc le développement de certaines formes de délinquance. Il existe une insécurité sociale, augmentation du chômage, de la précarité, diminution des aides publiques aux plus démunis qui détruit lentement depuis plus de trente ans les socles de notre société, à savoir la liberté, l’égalité et la fraternité.

5. Plusieurs textes de loi remettent maintenant en cause, l’égalité devant la justice, l’indépendance de la justice par rapport au pouvoir politique (notamment par le renforcement des pouvoirs de la police), le nécessaire impartialité du juge (par la création de juge de proximité ?) et les essentiels droits de la défense sans lesquels la démocratie ne fait pas un pas en avant mais plusieurs pas en arrière.

Les objectifs

Le centre d’initiatives et d’informations poursuit actions dans le but d’entraîner une large mobilisation contre les quatre lois suivantes :
- La loi Sécurité Quotidienne.
- La loi d’Orientation et de Programmation pour la justice.
- La loi Sécurité Intérieure.
- Le projet de loi Perben.

Ces lois, qui en refusant de s’attaquer aux causes de la délinquance, risquent de renforcer l’arbitraire policier et judiciaire Actions proposées

1. Engager un travail de réflexion collective sur les questions dites de sécurité et de tranquillité (connaissance statistique, développement de la privatisation de la sécurité publique, risque du fichage de la population) 2. Réflexions sur les causes de la violence et de la délinquance et des mesures prises par le gouvernement concernant les populations visées par ces textes de loi. 3. Faire connaître dans le détail et en tous lieux le contenu de ces lois et de leurs principes (confection d’un document de vulgarisation, organisation de réunions publiques) 4. Engager des actions pour dénoncer publiquement la dangerosité de ces textes (par exemple manifestation au moment de la présentation aux parlementaires du texte de la loi Perben sur la justice, interpellation de parlementaires et d’élus, organisation de réunions publiques) 5. Création d ?un réseau de vigilance contre les atteintes aux libertés individuelles et collectives que ces diverses lois vont faciliter.

L’organisation du centre

Le centre fonctionne comme un collectif ouvert à toutes celles et ceux qui partagent ce document et qui s’engagent à oeuvrer pour l’existence du centre. Le centre doit pouvoir subvenir financièrement à ses besoins en percevant des cotisations des organisations comme des individus membres.


Documents joints

le manifeste

26 mars 2004
Document : PDF
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